








Nos corps invisibles est un projet photographique ayant donné naissance à une édition, à propos des traumatismes portés intimement dans le corps..
Ce corps invisible est de ceux que l’on voit sans regarder. Qu’on sait être là sans oser vérifier. Une idée que l’on sait avoir de nous et que l’on ne veut pas confirmer. J’ai voulu confronter cette idée subjective à un médium que l’on aimerait croire objectif.
J’ai rencontré plusieurs personnes qui se reconnaissaient dans cette idée de révéler une fixation mentale, pourtant invisible pour les autres, faite à une partie spécifique de leur corps. J’ai discuté avec eux, dans une démarche presque thérapeutique, pour trouver où se déroulait précisément cette intellectualisation fatasmagorique du corps. Une fois le membre découvert, nous l’avons photocopié, marqué cet instant et cette image mentale d’une photographie.
L’applique en papier sur le corps est à la fois une protection et un révélateur : apposeé au corps, elle vient simultanément cacher et révéler la partie du corps concernée. Cette image rajoutée a plusieurs statut (une greffe, une plaie, un ornement ou même un masque). Elle pourrait aussi bien être un masque derrière lequel on vient se cacher qu’un indicateur de ce qu’il faut percevoir de singulier dans la banalité des corps.
In English >
Nos corps invisibles (Our invisible bodies) is a photographic project that resulted in the publication of a book about the traumas we carry intimately in our bodies.
This invisible body is one that we see without looking. That we know is there without daring to verify. An assumption about ourselves that we don’t want to verify. I wanted to confront this subjective idea with a medium that we’d like to believe is objective.
I met several people who recognized themselves in this idea of revealing a mental fixation, invisible to others, made to a specific part of their body. I discussed with them, in an almost therapeutic way, to find out precisely where this fatasmagoric intellectualization of the body was taking place. Once we’d discovered the limb, we photocopied it, marking that moment and that mental image with a photograph.
The paper applique on the body is both a protection and a revelation: applied to the body, it simultaneously conceals and reveals the body part in question. This added image has many different statuses (a graft, a wound, an ornament or even a mask). It could just as easily be a mask to hide behind, or an indicator of the singularity to be perceived in the banality of bodies.
